« Féminines » présentée par l’atelier théâtre du lycée Leclerc

« Féminines » présentée par l’atelier théâtre du lycée Leclerc

En 2024 on célèbrera les JO à Paris. Les 24 élèves de l’atelier théâtre du lycée Leclerc, quant à eux, se sont penchés sur le passé. Ils ont interprété les 28 et 29 mai à l’Espace Rohan Féminines (en scolaire et tout public en soirée), une pièce de Pauline Bureau, qui donne à voir le parcours de 11 jeunes femmes de 16 à 32 ans, ouvrières pour la plupart, qui font d’une passion, le football, un métier. Ces pionnières du football féminin animeront d’abord la première partie d’une kermesse en 1968, puis deviendront l’équipe féminine de Reims avant d’accéder au titre d’équipe féminine de France, puis enfin remporteront la coupe du monde en 1978. A travers ces portraits, on discerne toutes les problématiques de l’émancipation féminine, sociales et intimes de ces années-là, un héritage qui se perpétue aujourd’hui.

En effet, si le sport est porteur de valeurs, il a aussi contribué à créer de la visibilité pour les femmes. C’est cette aventure qui rejoint leurs préoccupations que les élèves ont porté au plateau, accompagnés par leurs professeures Sabine Niess et Aurore Bourreau avec Laurent Crovella, metteur en scène de la Cie des Méridiens en résidence à l’Espace Rohan de Saverne.

Une équipe de bric et de broc

« Le ballon est arrivé dans la surface, dès que je l’ai eu au bout de mon pied, j’ai senti qu’il fallait que je l’emmène au but. C’était impossible de faire autrement. Je l’ai senti. » s’exclame Marinette pour expliquer pourquoi elle a quitté les buts pour prendre le poste d’attaquante. Le coach un peu rustique, Paul Tabard entraîneur de l’équipe de Reims, n’avait pas entrevu ses capacités lors du casting préalable mené avec deux de ses assistants Titoune et Thibaut, pour former cette équipe bigarrée censée animer la 1ère partie du match masculin.

Dans ce produit d’appel on trouve des caractères bien trempés, comme Rose l’ouvrière qui rêve de combats sociaux à l’usine où elle travaille et hésite à se marier pour garder son libre-arbitre. On rencontre aussi Marie-Maud la mère de famille myope qui joue avec ses lunettes, Joana que son père entraîne depuis toujours, Marinette qui évite d’avouer sa passion à son père qui pense qu’elle pratique la danse comme sa mère avant elle. Parmi elles se trouvent aussi Françoise, la concierge du stade qui meurt d’envie d’en découdre sur le terrain, Jeanine qui rêve d’être gardienne de but et Josefa l’espagnole, toute une galerie de portraits hétéroclites qui vont porter cette aventure.

Un théâtre réaliste mais épuré

Cette année encore la pièce s’est déroulée dans le cadre du festival jeune public « Mon mouton est un lion » sur le plateau de l’Espace Rohan où les acteurs étaient en proximité avec le public. Si le texte et la démarche de Pauline Bureau invitent à une forme de réalisme, Laurent Crovella a fait le choix de styliser le propos, d’y glisser des notes symboliques et parfois poétiques. Des projections ont évoqué les années 70 et la pièce a été ponctuée de mélodies des Trente Glorieuses. Le théâtre et le football se jouent en équipe et déploient des stratégies pour émerveiller les spectateurs, c’est à cette synergie que les lycéens nous ont conviés. Et cette année encore l’option arts plastiques menée par Eric Kern, leur professeur, est venue apporter sa touche au projet en concoctant des costumes et autres objets scéniques.

L’atelier théâtre du lycée Leclerc est soutenu par le Rectorat, la Ville de Saverne et bénéficie d’un partenariat avec l’Espace Rohan et la Cie des Méridiens. Nous les remercions chaleureusement ainsi que la direction du lycée sans laquelle rien ne serait possible.