C’est par une journée froide et pluvieuse du mois d’octobre que nous avons pris la route en direction de l’ancien site sidérurgique, devenu musée, la Volklinger Hütte . Cette météo convenait très bien à cette ancienne usine qui se détachait de manière fantomatique dans la brume au fur et mesure de notre approche. Le site, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est immense et très impressionnant, en partie mangé par la rouille mais aussi peu à peu envahi par la végétation…
La visite guidée a permis aux élèves d’imaginer l’usine en pleine activité, de jour comme de nuit, dans le froid glacial, dans la fournaise des ateliers de production, dans le bruit immense, dans la fumée et dans la poussière…
La visite est plutôt spectaculaire et il ne faut pas craindre le vertige pour accéder jusqu’aux structures les plus élevées permettant une bonne vue d’ensemble.
L’histoire du site épouse bien sûr l’histoire de l’industrialisation mais aussi l’Histoire tout court. Une remarquable installation de l’artiste Christian Boltanski rappelle que pendant la Deuxième Guerre mondiale plus de 12000 hommes, femmes et enfants issus de 20 pays différents ont été forcés de travailler dans cette usine pour soutenir l’effort de guerre allemand. 261 personnes, dont 60 enfants y perdront la vie.
L’installation, un couloir bordé de deux murs composés de casiers d’archives empilés, et au bout du couloir une montagne de vêtements qui semblent avoir été abandonnés là par ces travailleurs forcés. Une installation très évocatrice.
La Völklinger Hütte accueille aussi toutes les années une exposition consacrée au Street Art : la Urban Art Biennale. Là aussi la visite guidée nous a permis d’apprécier ces œuvres parfois très originales comme cet improbable char réalisé avec des fragments de vitraux d’église (Deux ex Machina réalisé par le collectif d’artistes Rocco und seine Brüder) ou cette magnifique fresque réalisée sur une façade en béton à l’aide d’un marteau piqueur par l’artiste portugais Vhils.