Les intelligences artificielles sont de plus en plus présentes dans notre quotidien sans que nous ne nous en rendions compte, que ce soit dans les systèmes de recommandations sur les réseaux sociaux, les traducteurs en ligne ou les applications de navigation. Florian Miconi, responsable du domaine outillage et algorithmes cognitifs chez EuroInformation à Strasbourg, a abordé ce thème plus que d’actualité lors d’une conférence au lycée Leclerc de Saverne dans le but d’aider à déchiffrer cette nouvelle science.
C’est en 1997 qu’a commencé cette nouvelle technologie avec deep blue, un ordinateur développé par IBM et capable de jouer aux échecs. La machine a impressionné le monde entier en gagnant face au champion du monde de l’époque. Par la suite, l’évolution de cette technologie a été plus qu’exponentielle avec la création d’intelligences artificielles qui apprennent en autonomie. Il s’en est suivi deux vagues : une première en 2016 avec l’apparition des assistants vocaux et une deuxième en 2022, la plus impressionnante, caractérisée par l’invention de l’IA générative. Celle-ci est par exemple capable de générer des textes et des images qui n’existent pas, de remplacer les pixels des images, de créer des partitions de musique ou encore de tenir une discussion avec un humain.
Si l’humain restait meilleur que la machine dans un premier temps, aujourd’hui, la dernière en date, GPT 4, réussit mieux que 90% des étudiants américains à l'examen du barreau. Depuis 2015, nous sommes également moins performants en reconnaissance visuelle. L’IA va donc finir par nous dépasser dans de nombreux domaines.
Il n’est bien sûr pas question de remplacer l’humain mais il faut revoir notre place dans une société où on se définit plutôt par ce qu’on fait et non par ce qu’on est. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose si ces nouvelles intelligences artificielles s’adaptent et nous poussent à dépasser nos limites dès lors qu’elles s’alignent avec les valeurs et les besoins de l’humanité. Elles ne pourront jamais nous voler la compassion, l’éthique et les liens sociaux qui nous caractérisent.
L’intelligence artificielle permet l’essor de nouveaux métiers, comme informaticien dans l’IA mais l’empreinte carbone de son développement et utilisation n’est pas négligeable.
Cette technologie se développe extrêmement rapidement et de nombreuses personnes se demandent s'il ne faudrait pas contrôler ou geler la recherche pour apprendre à s’en protéger. En effet, des problèmes éthiques n’ont pas encore été résolus, c’est pourquoi il faut toujours garder “the human in the loop”. Il existe des réglementations en Europe pour éviter les dérives telles que l’interdiction de créer des systèmes armés autonomes, l’interdiction d’utiliser des drones munis d’armes ou encore l’interdiction d’identifier des visages dans la rue. Mais ces précautions n’existent pas dans le monde entier.
Florian Miconi a réussi à captiver tant les élèves que les professeurs et le grand public. Cette conférence détaillée et ludique a permis à tous d’être un peu plus éclairés quant à ces nouveaux programmes informatiques, qui restent néanmoins fascinants et mystérieux.
