Les 26 élèves de l’atelier théâtre du lycée Leclerc ont expérimenté lors des premières séances plusieurs textes proposés par leurs professeures Aurore Bourreau et Sabine Niess, ainsi que leurs intervenants professionnels de la Cie des Méridiens, Léa Guérin et Laurent Crovella. Leur choix s’est porté, dans la continuité de l’an passé qui traitait de l’enfance, sur une pièce de David Greig, dramaturge anglais, Yellow Moon ou Lune jaune, la balade de Leila et Lee. Ce texte a été conçu pour être joué dans n’importe quel lieu, sans décor, ni technique, mais en tenant compte des thèmes qui pourraient toucher des adolescents, comme les relations entre filles et garçons, les comportements induits par la société comme le machisme pour les garçons et les stéréotypes de genre pour les filles. Explorer ce que veut dire « avoir dix-sept ans … », tout en racontant une histoire singulière.
Un déterminisme social pour un destin fatal
« La lune est pleine et jaune et les arbres ont l’air coulés dans l’or… » Cette histoire, c’est celle de Lee Macalinden, dit Stag, le cerf. Lee, le jeune prédélinquant rayonnant, est bien connu du quartier et des services sociaux, son ambition est de devenir proxénète et d’exploiter des « biches », dans la lignée de son père, un malfrat notoire, qui a abandonné sa famille. Depuis Jenny, la mère de Lee est dépressive et se réfugie dans l’alcool. Mais Lee rencontre Leila, jeune réfugiée de bonne famille qui s’évade dans les magazines people, parle peu et trompe son malaise en se scarifiant. La relation s’installe, mais le sort s’acharne sur les jeunes gens quand Lee tue Billy, son futur beau-père, par accident et emmène Leila, la Silencieuse, dans une cavale pour retrouver son père dans les Highlands.
Entre conte et tragédie
Cette année encore la pièce se déroulera sur le plateau de l’Espace Rohan en proximité avec le public qui englobera les acteurs. La modernité de la pièce tient à l’alternance de langage poétique, proche du slam avec des dialogues épurés, du quotidien. Une forme de coryphée déclinera les aventures des protagonistes, laissera place à des moments musicaux et chantés, pour mieux mettre en valeur les scènes clés du périple fatal des deux jeunes adolescents. L’écriture tient du conte pour la narration et de la tragédie pour l’intrigue. La fatalité moderne opère et le chœur revêt les accents de Take on me du groupe A-ha. Cette année encore l’option arts plastique menée par Eric Kern, leur professeur, est venue apporter sa touche au projet en convoquant des photos et captations de la résidence de Sophie Keraudren qui s’est tenue à l’automne au cloître des Récollets en lien avec le Frac Alsace. Les élèves de l’atelier théâtre ont en effet eu le plaisir de rencontrer l’artiste qui leur a exposé la teneur de son travail. Aussi, la thématique de la cristallisation minérale s’inscrit-elle à merveille dans le travail de la pièce plébiscitée par les élèves d’atelier théâtre.
L’atelier théâtre, comme la résidence d’arts plastiques par ailleurs, est en outre soutenu par la DRAC Grand Est, le Rectorat de Strasbourg et la ville de Saverne et bénéficie d’un partenariat avec l’Espace Rohan. Il est conseillé de réserver sa place à la billetterie de l’Espace Rohan, la jauge étant restreinte par le dispositif scénique.
Espace Rohan les 16 et 17 mai à 20h
Entrée libre, plateau
Réservation au 03 88 01 80 40
