Les élèves de 2nde 7 ont eu la rare opportunité de travailler avec les équipes du Théâtre National de Strasbourg pour découvrir de jeunes auteurs et les départager afin de leur décerner le prix de la 7e édition du Prix des lycéens et lycéennes Bernard-Marie Koltès – prix de littérature dramatique contemporaine. Ce dispositif est une réelle chance pour la visibilité et l’avenir scénique des œuvres en compétition. Trois auteurs sont en lice : Penda Diouf avec Pistes, Catherine Monin pour Polywrere et Gurshad Shaheman pour Les Forteresses. Trois textes qui marient des thèmes sensibles à des écritures singulières, témoignage, monologue intérieur, récit.  On y parle de la déportation et du génocide namibien dans un camp expérimental début du XXe siècle, de la découverte pour un enfant de son âme animale et du rejet de son humanité, des ravages de la guerre en Iran. 

Mise en jeu et dramaturgie

L’organisation du parcours de découverte est orchestrée par Flora Nestour, chargée des relations avec le public, et a pour objectif de transmettre aux lycéens participants le goût de la littérature dramatique contemporaine, le plaisir d’exercer leur esprit critique et de défendre un point de vue sur une œuvre en faisant usage du discours argumentatif. 

Après une séance de découverte de la méthodologie à suivre avec comme support le texte Le Iench d’Eva Doumbia, la classe a travaillé chaque œuvre sous deux aspects complémentaires en ateliers de deux heures chacun au CDI du lycée, encadrés par leur professeure de Lettres Mme Niess et le documentaliste M. Schwoerer. Tout d’abord une mise en voix et en jeu a été effectuée pour chaque pièce avec deux comédiens associés au TNS, Violaine Marine-Heimbold et Kadir Ersoy, puis deux dramaturges, Frédéric Vossiez et Rémy Bouchinet ont dispensé aux élèves une initiation à l’étude dramaturgique de chaque texte. Cette démarche a permis aux élèves de construire une analyse, d’expérimenter le passage à la scène et de produire un argumentaire déterminant la sélection du texte lauréat. 

Délibération, éloquence et suspense…

La séance de délibération qui aura lieu au lycée en mai sera consacrée aux échanges entre élèves et à la construction d’un argumentaire pour déterminer le choix de la classe. Deux délégués choisis par leurs camarades seront amenés à participer au TNS à un atelier animé par des comédiens pour s’initier à l’argumentation afin d’opérer un choix d’un texte théâtral et des techniques pour défendre le point de vue de la classe sur scène en prévision de la cérémonie de clôture du prix qui se tiendra le 2 juin en présence des auteurs et des 4 autres classes de l’académie de Strasbourg participantes.

Un parcours du spectateur a aussi été proposé aux élèves de la classe qui se sont joints à celui de l’atelier théâtre du lycée pour 3 pièces diversifiées, soit Iphigénie, pièce classique revisitée par Tiago Rodriguez et Anne Théron donnée en salle Koltès, Par Autan, théâtre sensoriel, créée par le théâtre du Radeau et Grand Palais, pièce intimiste sur la perte de son compagnon par le peintre Bacon lors de la rétrospective de son œuvre en 1970 au Hall Grüber. Pour l’heure, le suspense demeure entier quant au choix de la classe et à la nomination de l’heureux lauréat début juin.