Conférence scientifique "De la radioactivité aux centrales nucléaires"

Conférence scientifique "De la radioactivité aux centrales nucléaires"

« De la radioactivité aux centrales nucléaires »

 

Le lycée Leclerc de Saverne a accueilli Isabelle ROSSINI, enseignante-chercheure à l’Université de Strasbourg. Elle a présenté une conférence d’une heure et demie sur la radioactivité. De nombreux aspects en lien avec cette thématique ont été exposés comme la découverte de la radioactivité, son fonctionnement, son utilisation dans les centrales nucléaires ou encore les problèmes soulevés par cette technologie. 

La science évolue. On lui admet des progrès exponentiels ces dernières années. La physique nucléaire ne déroge pas à la règle. Ces progrès, on les doit notamment à Henri Becquerel qui découvre en 1896 la radioactivité naturelle. En 1898, Pierre et Marie Curie arrivent à isoler deux éléments radioactifs encore inconnus à l’époque, le polonium et le radium. En 1934, c’est Irène Curie, leur fille, qui suit les pas de ses parents. En effet, elle réussit à créer des isotopes radioactifs et découvre la radioactivité artificielle. 

Après ce point d’histoire, Mme ROSSINI a expliqué le principe de la radioactivité. C’est un phénomène qui consiste en la transformation des noyaux d’atomes instables en d’autres atomes. Parallèlement, des rayonnements radioactifs sont émis ainsi que de la chaleur. Depuis, 1969, la mesure de la radioactivité est le becquerel. Il faut savoir que les éléments radioactifs possèdent ce qu’on appelle une « demie – vie » qui correspond au temps nécessaire pour que la moitié des atomes se désintègrent naturellement. 

La conférencière a aussi expliqué le fonctionnement d’une centrale nucléaire. En résumé, des neutrons sont envoyés sur de l’uranium. Ceci va entraîner la séparation du noyau d’uranium en deux noyaux plus petits. C’est la fission nucléaire. Cette réaction s’accompagne d’un grand dégagement d’énergie, utilisée pour produire de l’électricité en faisant tourner une turbine, et d’une libération de 2 ou 3 neutrons pouvant à leur tour casser d’autres noyaux d’uranium, dégager de l’énergie… C’est ce qu’on appelle une réaction en chaîne. La France métropolitaine compte actuellement 56 réacteurs nucléaires pour 18 centrales. Ces centrales constituent 70% de la production d’électricité en France. Cette méthode de production d’énergie est efficace et peu polluante pour l’atmosphère. Cependant elle possède aussi des inconvénients. L’uranium qui alimente les centrales est une ressource limitée. Les chercheurs estiment sa disparition d’ici 2040. Des déchets nucléaires sont également produits. Chaque catégorie de déchets subit un traitement adapté en fonction de l’intensité de l’activité radioactive, la période de radioactivité ou encore la nature du déchet. Par exemple les déchets radioactifs de très faible activité peuvent être conservés dans le centre de stockage de Morvilliers. Les déchets de moyenne activité à vie longue (plusieurs centaines de milliers d’années) ou de haute activité seront stockés dans un nouveau centre, le centre Cigéo, dont l’ouverture est prévue en 2030. Les déchets seront déposés dans des galeries souterraines à 500 mètres de profondeur. Le site devrait être exploité jusqu’en 2150 et ensuite être mis sous surveillance.

Mme ROSSINI a fini son intervention en présentant une alternative à ces centrales nucléaires à fission. Il s’agirait d’une centrale nucléaire à fusion qui pourrait voir le jour d’ici 60 ans en France. Ce projet international, nommé « projet ITER » serait une première mondiale ! Cette centrale nucléaire à fusion présenterait l’avantage de ne pas produire de déchets radioactifs à vie longue, mais de l’hélium et du tritium. De plus, il ne devrait pas y avoir de problèmes d’approvisionnement du combustible puisque c’est de l’hydrogène.

Gendreau Sophie, Sauer Camille et Royer Axel